Page:Mary Summer - Histoire du Bouddha Sakya-Mouni, 1874.djvu/60

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.

ce monde ? Abandonnant l’orgueil, il applique sa pensée à la plus pure, la plus complète intelligente. Se retirer du monde est devenu son idée fixe, et on le voit rechercher la solitude, où la sagesse parle plus éloquemment au cœur de l’homme.

Un jour le char de Siddhârtha courait à travers les allées d’un jardin de plaisance ; tout à coup apparut un vieillard décrépit, le chef branlant, chauve, ridé, courbé comme la solive d’un toit ; il appuyait sur un bâton ses membres tremblants, et, de son gosier desséché, sortaient des sons inarticulés. Le prince n’avait jamais aperçu son peuple qu’aux jours de fête, paré et joyeux. « Qui a mis cet homme dans un pareil état ? demande Sâkya tout étonné. — Seigneur, répond l’écuyer, en toute créature la jeunesse est vaincue par la vieillesse ; cet homme subit la loi commune à tous les êtres. — Eh quoi, murmure le Bôdhisattva, se peut-il que la créature ignorante, fière de sa jeunesse qui l’enivre, ne voie pas venir le déclin de l’âge ? Moi, qui suis la demeure future de la vieillesse, qu’ai-je à faire avec le plaisir et la joie ? » Et, détournant promptement son char, il rentra au palais.

Quelques jours après, il sortait de Ka-