Page:Mary Summer - Histoire du Bouddha Sakya-Mouni, 1874.djvu/70

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bâti à cet endroit, et, bien des années plus tard, le pèlerin chinois Hiouen-Thsang venait s’y agenouiller dévotement.

Tandis que le prince inaugurait ainsi sa vie solitaire, que se passait-il à Kapila ? À l’aspect du lit royal abandonné, les femmes s’étaient mises à chercher partout, et, n’ayant rien trouvé, elles criaient comme une volée de kouraris[1]. Éperdues, elles couraient à travers les appartements ; on eût dit des gazelles percées de flèches empoisonnées, ou des tiges de kadalis[2] secouées par un ouragan.

La nouvelle ne tarde pas à arriver aux oreilles du roi. Dans une ville si bien gardée, il ne peut croire à la fuite de son fils, mais Gôpâ ne se fait point illusion : « Il est parti pour toujours, » s’écrie-t-elle. Et, dans son désespoir, elle veut mourir couchée sur la terre. — « Chant mélodieux des voix les plus douces, suite de femmes parées de robes flottantes, jour voilé par des treillis d’or, privée de celui qui a toutes les qualités, je ne prendrai plus garde à vous ! »

La tante Gautamî essaye de consoler cette affligée : « Ne pleure pas, Gôpâ, » et,

  1. Espèce d’orfraies.
  2. Plante.