ront-elles considérées comme de vice-gérentes établies pour régner sur un petit domaine, et responsables de leur conduite à un tribunal supérieur, mais non infaillible ?
Il ne sera pas difficile de prouver que ces déléguées agiront comme les hommes subjugués par la crainte, et qu’elles feront supporter leur tyrannique oppression à leurs enfans et à leurs domestiques. Leur assujettissement n’ayant aucune raison, elles n’en mettront pas d’avantage dans leur conduite ; elles seront tendres ou cruelles suivant l’inspiration du moment, et ne soyons pas surpris si, fatiguées du joug, elles essayent de le faire partager à des êtres plus foibles encore.
Mais supposons qu’une Femme, élevée pour l’obéissance, devienne l’épouse d’un homme sensible qui dirige son jugement sans lui faire sentir la domination ; elle agira plus convenablement, sans doute, comme on peut l’espérer de quelqu’un qui reçoit la raison de la seconde main : mais elle ne peut pas répondre de la vie de son tuteur ; il peut mourir et la laisser avec une nombreuse famille.