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d’aucune chose, ce n’est qu’une faculté machinale qui peut, quoique d’une manière incomplette, servir comme sens-commun de la vie ; mais dans cette supposition, que resteroit-il à l’ame séparée du corps ? quelle acquisition auroit-elle fait dans sa dépouille mortelle ?

On n’a pas seulement refusé aux Femmes ce pouvoir de généraliser les idées ; quelques écrivains ont encore prétendu qu’il étoit incompatible, sauf un petit nombre d’exceptions, avec leur caractère sexuel. Que les hommes prouvent cette assertion, et je conviendrai que la Femme n’existe que pour l’homme. Je dois préalablement observer que le pouvoir de généraliser ses idées à un degré éminent, n’est pas très-commun, ni parmi les hommes, ni parmi les Femmes ; mais cet exercice est la vraie culture de l’entendement, et tout conspire à le rendre plus difficile pour les Femmes que pour les hommes.

Ceci me conduit naturellement à l’objet principal de ce chapitre : Je vais tâcher de mettre en évidence quelques-unes des causes qui, dégradant le sexe, empêchent les Femmes de généraliser leurs observations.