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des deux sexes, est, peut-être, de combiner l’instruction de manière à ne pas rétrécir l’esprit, tandisque le cœur est échauffé par la fermentation électrique du printems de la vie ; et sur-tout de ne pas le dessécher en tournant l’esprit vers des recherches trop éloignées de la science usuelle.

L’effet d’une éducation soignée à l’égard des Femmes, est d’en faire ou des déesses ridicules par l’exagération de leur sensibilité, et remplies de caprices ; ou simplement des Femmes estimables. Ces dernières sont pour la plûpart d’aimables et honnêtes personnes, et ont une sorte de bon sens fin et délicat, joint à une grande connoissance des affaires du monde, qui les rend souvent des membres plus utiles de la société que ces merveilleuses sentimentales, quoiqu’elles n’ayent ni leur fausse élévation d’ame, ni leur goût raffiné. Le monde intellectuel leur est fermé ; tirez-les du sein de leur famille ou de leurs sociétés, elles s’ennuient, parce qu’elles ne trouvent point de quoi occuper leur tête, car la littérature fournit une sorte d’amusement qu’elles ont souvent cherché à tourner en ridicule, au