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Femmes (je parle de celle de la société) tend à rendre celles qui ont les meilleures dispositions, romanesques et inconstantes, et les autres vaines et méprisables. C’est un mal auquel on ne peut pas presque remédier dans l’état actuel de la société ; mais si une ambition plus louable pouvoit jamais s’établir, elles se trouveroient rapprochées de la nature et de la raison ; elles deviendroient plus vertueuses, plus utiles, et parconséquent plus respectables.

J’ose pourtant assurer que leur raison n’acquerra jamais assez de force pour les rendre propres à régler leur conduite, tant que le premier désir de la majorité de l’espèce humaine sera de briller dans le monde ; car les affections naturelles et les vertus les plus utiles sont constamment sacrifiées à cette folle ambition. Les filles se marient uniquement pour se doter elles-mêmes, suivant l’expression vulgaire, et elles ont assez de pouvoir sur leur cœur pour ne lui permettre d’aimer qu’au moment où il se présente quelqu’un d’une fortune supérieure. Je me propose de m’étendre sur cet objet, dans un autre chapitre ; car les Femmes sont trop