Page:Mary Wollstonecraft - Défense des droits des femmes (1792).djvu/236

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
(196)

pétuel contre elle-même ; il est juste que ce sexe partage la peine des maux qu’il nous a causés ».

Et comment se fait-il que la vie d’une Femme modeste soit un perpétuel combat ? Je répondrai que c’est précisément ce systême d’éducation qu’il faut en accuser. La modestie, la tempérance et l’abnégation de soi-même sont les produits de la raison ; mais quand la sensibilité est entretenue aux dépens de l’intelligence, les Femmes dont on a fait des êtres foibles, se trouvent exposées à fléchir sous un joug arbitraire, ou à lutter dans de perpétuels combats. Essayez une autre marche ; donnez plus de champ à l’activité de leur ame, et soyez sûrs que des passions et des motifs plus nobles régleront leurs goûts et leurs sentimens.

« L’attachement, les soins, la seule habitude feront aimer la mère de la fille, si elle ne fait rien pour s’attirer sa haîne. La gêne où elle la tient, bien diriger, loin d’affoiblir cet attachement, ne fera que l’augmenter, parce que la dépendance étant un état naturel aux Femmes, les filles se sentent faites pour obéir ».