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l’état le plus naturel. Peut-être les semences d’un faux rafinement, de l’immoralité, du sot orgueil, ont-elles toujours été versées dans la société par celles de la haute-classe. Des êtres foibles, factices, élevés d’une manière prématurée, et contre nature, au-dessus, ou pour mieux dire, hors de la Sphère des besoins et des affections de leur espèce, sappent les bases de la vertu, et répandent la corruption dans toute la masse sociale ? Comme classe du genre-humain, ces êtres semblent mériter la pitié. Il faut convenir que l’éducation des riches tend à les rendre vains et ineptes à s’aider eux et les autres. Leur cœur, quand il vient s’épanouir, n’est point fortifié par la pratique de ces devoirs, dont l’accomplissement donne de la dignité au caractère de l’homme. — Ils ne vivent que pour s’amuser, et d’après les mêmes lois qui produisent invariablement dans la nature de certains effets, ils ne sont bons non plus qu’à procurer de bonne heure aux autres des amusemens stériles.