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Mais, me proposant d’examiner séparément les divers rangs de la société, et le caractère moral des Femmes de chaque classe, je crois que ces apperçus doivent suffire quant à présent ; et je me suis contentée d’éfleurer ce sujet, parce qu’il me paroît de l’essence d’une introduction d’indiquer rapidement, le contenu de l’ouvrage qu’elle prépare à lire.

J’espère trouver grâce aux yeux de mon propre sexe, si je traite les Femmes comme des créatures raisonnables, au lieu de flatter leurs attraits séducteurs, et de les regarder comme dans un état d’enfance perpétuelle, qui les rend incapables de se soutenir sans lisières. Je désire vivement de montrer en quoi consiste la véritable dignité, la félicité réelle de l’homme. — Je désire persuader aux Femmes qu’elles doivent tâcher d’acquérir la force de l’ame et du corps, et les convaincre que des phrases mielleuses, la sensibilité exagérée du cœur, la délicatesse outrée de sentimens, et le rafinement exquis du goût sont presque syno-