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à montrer de la commisération pour de foibles créatures qui doivent apprendre à le connoître ; celui-là, dis)je, ne nous donna pas de bonnes inclinations pour qu’elles ne fussent que des feux follets propres à nous tourmenter.

Nos arbres poussent des feuilles en abondance, sans qu’on essaye d’unir forcément les empreintes majestueuses du tems aux graces de la jeunesse ; on attend patiemment qu’ils ayent jetté de profondes racines et brâvé plusieurs tempêtes. — Doit)on donc traiter avec moins de respect, l’esprit qui, en proportion de sa dignité, s’avance plus lentement vers la perfection ? Pour raisonner d’après l’analogie, chaque chose autour de nous est dans un état progressif, et lorsque la connoissance fâcheuse de la vie en produit presque la satiété ; quand nous découvrons, par le cours naturel des choses, qu’ici bas tout est vanité, nous touchons à la catastrophe terrible du drame dont nous sommes le acteurs : les jours de l’espérance et de l’activité sont passés, et les occasions que les premières scènes de la vie nous ont fourni pour avancer dans l’échelle de