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acquise de cette manière, est quelquefois trop coûteuse ; je répondrai que je doute très-fort qu’aucun genre de connoissance puisse s’obtenir sans travail et sans inquiétude ; et ceux qui veulent épargner l’un et l’autre à leurs enfans, ne doivent pas se plaindre s’il ne sont, ni sages, ni vertueux. Ils ne visent qu’à les rendre prudens, et la prudence, dans les premiers tems de la vie, n’est que le métier circonspect d’un amour-propre ignorant.

J’ai remarqué que les jeunes gens, à l’éducation desquels on a donné une attention particulière, sont très-superficiels, suffisans, et ne plaisent sous aucun rapport, parce qu’ils n’ont, ni la chaleur confiante de la jeunesse, ni la froide profondeur de l’âge. Cette manière d’être non-naturelle, je ne puis m’empêcher de l’imputer sur-tout à cette instruction hative et prématurée, qui les conduit à répéter présomptueusement les notions non-digérées qu’ils ont adoptées de confiance ; c’est donc par l’éducation soignée qu’ils ont reçue, qu’ils sont toute leur vie esclaves des préjugés.

L’exercice de l’esprit comme celui du