plan vaste, il s’y attache avec ténacité d’après le sentiment de sa propre force, jusqu’à ce que le succès lui ait imprimé une sanction, qui détermine le caractère de grandeur de son entreprise. Milton ne fut point arrogant, quand il laissa tomber de sa plume une conjecture que l’événement prouva ensuite avoir été une prophétie ; le général Washington ne le fut pas non plus, en acceptant le commandement des forces américaines. On a toujours regardé ce dernier comme un homme modeste ; mais s’il eut été purement un homme humble, il est probable qu’il eût flotté dans l’irrésolution et même reculé, n’osant pas prendre sur lui seul de diriger une entreprise d’une si grande responsabilité.
Un homme modeste est ferme ; un homme humble, timide ; et un homme vain, présomptueux. C’est le jugement que l’observation de plusieurs caractères m’a conduite à porter. Jésus-Christ étoit modeste, Moïse humble et Pierre vain.
En distinguant ainsi la modestie de l’humilité dans une circonstance, je ne prétends pas la confondre dans d’autres, avec ce