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velopppemens, qu’il n’en faut pour plaire aux ignorans. En effet, la nécessité pour un maître de donner aux parens quelque preuve des progrès d’un enfant, laquelle pendant les vacances est montrée à tous ceux qui viennent en visite chez eux[1], cette nécessité, dis-je, a des conséquences plus funestes qu’on ne le croiroit d’abord ; car il est bien rare que ces preuves soient en entier de la façon de l’enfant, pour ne rien dire de plus[2]. Ainsi le maître, ou appuie une fausseté, ou oblige la pauvre petite machine à quelque effort extraordinaire qui dérange les rouages, et arrête les progrès graduels qu’elle auroit pu faire. La mémoire se charge de mots inintelligibles, pour en faire une vaine parade, sans que l’intelligence acquière

  1. Note de l’auteur. Je veux parler ici des nombreuses écoles qui sont dans Londres, et aux environs, et de la conduite des négocians de cette grande ville.
  2. Note du traducteur. J’ai vu une école célèbre en province où cet usage étoit établi. Un jour un enfant allant en vacances, apporta un billet de satisfaction de son maître de violon. On voulut le faire jouer ; le pauvre enfant n’avoit jamais manié l’archet.