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est superficielle et monotone. Comme ces charmes d’un visage qui doit beaucoup à l’art, elles ne frappent qu’au milieu d’une assemblée nombreuse ; mais dans l’intérieur de la maison, comme l’esprit est en défaut, elles n’ont pas le piquant de la variété. La conséquence est facile à tirer ; dans les scènes de dissipation, nous ne rencontrons qu’un esprit et un visage apprêté ; car ceux qui fuient la solitude, ne craignent rien tant après elle, que les cercles de famille ; et ne pouvant ni amuser, ni intéresser les autres, ils sentent leur nullité, et ne savent ni s’amuser, ni s’intéresser eux-mêmes.

D’ailleurs, quoi de moins délicat que la première entrée d’une jeune personne dans le monde ! N’est-ce pas, en d’autres termes, mener au marché une demoiselle à marier qu’on promène d’un lieu à un autre richement parée ? En se voyant captifs même au milieu de ce tourbillon, nos jeunes papillons brûlent de voltiger à l’aise ; car la première affection de leur ame est leur propre personne, sur laquelle on a appelé leur attention avec un soin extrême, pendant qu’elles se préparoient à l’époque