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manque d’affection naturelle dans beaucoup de Femmes qui sont détournées de leurs devoirs par les hommages des hommes, et l’ignorance de quelques autres, fait de l’enfance un état mille fois plus périlleux, que celle des animaux. Et les hommes refuseront encore de mettre les Femmes à portée d’acquérir des connoissances suffisantes même pour élever ces innocentes créatures.

Je suis si pénétrée de cette vérité, que je voudrois consacrer toutes mes forces à l’établir ; car tout ce qui tend à affoiblir le caractère sacré de la maternité, et à lui ôter la capacité de ses devoirs, fait sortir la Femme de sa sphère.

Mais c’est envain qu’on se flatteroit de voir, dans les foibles Femmes du siècle présent, ce soin raisonnable du physique des enfans, si nécessaire pour jetter les fondemens d’une bonne constitution, en supposant qu’ils ne souffrent pas des péchés de leur père, ou de former leur caractère si judicieusement, qu’ils ne soient pas obligés, en avançant en âge, d’oublier tout ce qu’ils ont appris directement ou indirectement de leur mère, leur premier