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chargées du soin des enfans. Après cette époque, il n’arrive que trop souvent que l’éducation soit en grande partie occupée à corriger les défauts qu’ils n’auroient jamais contractés, si leurs mères avoient été plus éclairées ; et cette correction est toujours imparfaite, si elle est faite trop rapidement.

Je ne dois pas ici passer sous silence un exemple frappant de la sottise des Femmes : — c’est la manière dont elles traitent leurs domestiques en présence de leurs enfans, ce qui les accoutume à croire qu’ils sont faits pour les attendre et supporter leurs humeurs. Un enfant devroit être habitué à regarder comme une faveur le secours qu’il reçoit d’un homme ou d’une Femme. Leur mère devroit leur donner la première leçon d’indépendance, en leur apprenant à ne jamais demander l’assistance d’un autre, demande qui est une insulte faite à l’humanité, quand l’enfant est en santé ; et, au lieu de contracter l’habitude de prendre des airs d’importance, le sentiment de leur propre foiblesse leur feroit reconnoître dès le bas âge, l’égalité naturelle de l’homme. Et pourtant, combien de fois n’ai-je pas