Page:Masoin - Nadine, 1914.djvu/117

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.

CHANT VII

LE RETOUR DE PIERRE


Sur le pont du vaisseau qui fend les flots d’écume
Pierre cherche la terre où se confond la brume.
Il songe à son retour après dix ans d’exil…
Là-bas, c’est le village où serpente le fil
De la rivière bleue où chantent sur les rives
Les baisers du soleil sur les ondes pensives !
Là-bas, C’est le moulin couché dans le vallon,
Sous un manteau d’ardoise et sous des reflets blonds ;
Et c’est les vieux parents qui vivent à son ombre
Ou qui dorment peut-être au fond des caveaux sombres
Où sont-ils maintenant ? Voici que s’offre à lui
L’image de Nadine. Il la voit aujourd’hui
Comme aux jours si lointains des premières tendresses
Et il sent que son cœur en garde les caresses



115