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Page:Masoin - Nadine, 1914.djvu/124

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En injures de sang sur des parvis de marbre.
Et quand il se fut tu, fatigué, comme un arbre
Que l’orage échevelle et laisse tout tremblant,
Il suffoquait et sanglotait comme un enfant,
Et Nadine disait tristement :
Et Nadine disait tristement :— Tue-moi, Pierre,

Tue-moi !
Tue-moi !Elle répéta la même prière
En tombant à genoux :
En tombant à genoux :— Oui, me voici, tue-moi,
Mais ne me dis jamais que j’ai trompé ta foi !

— Oserais-tu jurer que tu me fus fidèle ?

— Oui, je te le jure !
— Oui, je te le jure !— Et tu n’as pas eu, cruelle,
Secheret pour amant ?
Secheret pour amant ?— Non, jamais ! C’est à toi
Que j’avais tout donné. Ô Pierre, écoute-moi
Dans le cher souvenir des tendresses passées,
Ajouta-t-elle, puis, ta colère lassée
Pourra se venger, car, pour moi, je ne tiens plus
Au rêve de la vie, et les temps révolus
Ont conduit ma nacelle aux écueils où l’on sombre !

Elle continua, déroulant les jours sombres
De sa vie inquiète. Elle effeuilla son deuil,
Tous ses espoirs déçus, enfouis dans des cercueils

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