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Page:Masoin - Nadine, 1914.djvu/125

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Et suivit pas à pas les routes du calvaire
Où elle était montée en se blessant aux pierres.
Et lui, il écoutait. Il se laissait aller
Aux charmes de la voix qu’il entendait parler
Comme un chant du passé aux murmures d’abeilles
Sur le bord de la ruche entre des fleurs vermeilles.
Nadine lui disait la ruse des parents
Et Sécheret dans l’ombre à son seuil l’attirant ;
Et d’une voix sincère et douce comme l’onde
Qui descend en cristal de ses forêts profondes
Elle disait :
Elle disait : — Crois-le, je n’ai aimé que toi,
Tu fus le seul rayon qui veilla sur mon toit.
Nul ne saura jamais quels hivers de détresse
Ont neigé sur mon cœur, ni quel chagrin l’oppresse !
De ton seul souvenir je me suis fait un lit,
Avec moi, dans la mort, il reste enseveli.
Me crois-tu maintenant ?
Me crois-tu maintenant ? — Alors, c’est vrai, dit Pierre,
Ton printemps fut à moi ?
Ton printemps fut à moi ? — Vrai, comme la lumière
De l’étoile là-haut !
De l’étoile là-haut ! — Et me pardonnes-tu
Ma folie ? Ah ! le misérable ! L’avoir cru !
Me pardonnes-tu ?
Me pardonnes-tu ? — Oui, Pierre, je te pardonne !

— Il nous reste alors l’été pour nos amours ! Bonne,

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