Aller au contenu

Page:Masoin - Nadine, 1914.djvu/128

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.

De la vengeance proche et des grandes colères.

— Je suis le vengeur, dit-il, voici ton salaire !

Et bondissant, d’un coup d’épaule il envoya
L’homme rouler dans l’eau. Et la nuit renvoya
Un cri rauque, un remous ; puis ce fut le silence.
La terre était muette et les ombres immenses.

Dès le jour qui suivit Pierre disparaissait ;
Il ne revint jamais. Au pays l’on disait
Qu’il avait regagné les rives d’Amérique.
Et Nadine quittant son village rustique
S’en allait à la ville où des mains d’humbles sœurs
Sèment près des mourants leurs parfums de douceur.
Et comme elle sonnait aux portes de l’hospice
Elle se disait : Je serai l’Expiatrice !



126