Page:Masoin - Nadine, 1914.djvu/24

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Quelle est donc cette voix que ton oreille écoute
Et qui se perd là-bas dans l’ombre de la route ?
Et d’où vient que ton cœur a des ailes d’oiseaux
Prêtes à s’envoler vers un monde nouveau
Plus beau que les printemps aux baisers de l’aurore ?
Pourquoi d’une rougeur ton front pur se colore
En songeant au jeune homme avec qui tu riais
Dans ta pauvre chaumine où le bonheur veillait ?
Oh ! laisse-toi bercer par ce chant de la brise
Qui passe sur les fronts que la jeunesse grise !
C’est la chanson de vie où l’on entend la voix
Des abeilles, des fleurs, des oiseaux sous les toits
Et de toutes tes sœurs qui dorment sous la terre
Après avoir tendu leurs lèvres solitaires
Vers les baisers épars qui flottaient sous le ciel !
N’est-ce pas qu’il est doux ce refrain éternel
Qui vient, joyeux et pur, tandis que tu sommeilles,
Pour la première fois chanter à ton oreille ?



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