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Page:Masoin - Nadine, 1914.djvu/27

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CHANT II

LES AVEUX


Le printemps rayonnait, et là haut le soleil
Riait comme un enfant d’un gros rire vermeil
Qu’accompagnaient gaîment les perles des rivières
Et les fleurettes d’or entr’ouvraient leurs paupières.
Les vieilles gens sentaient dans leurs veines couler
Le vin de l’espérance, et leurs rêves ailés
Regardaient se tisser les furtives nacelles
Que suspendait aux toits le bec des hirondelles.
Les étables s’ouvraient, et chèvres, et béliers,
Et vaches au poil roux, suivis de leurs bergers,
Emplissaient les chemins de leurs ombres mouvantes.
Et l’on voyait au loin s’égrener sur les pentes
Les troupeaux qui paissaient l’herbe humide des nuits.
Un murmure confus de chansons et de bruits



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