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CHANT IV

LA VISITE AU MOULIN


Depuis le matin où Pierre s’en est allé,
Mornes, les jours et les mois se sont écoulés.
Chaque aurore berçait Nadine d’espérance,
Chaque soir lui laissait le pain de la souffrance.
Des fleurs du souvenir elle embaumait ses soirs
Et près de la chapelle elle venait s’asseoir.
La route devant elle allongeait son sillage,
Et elle attendait là comme si du rivage
Elle eût espéré voir la voile du bonheur
Se diriger vers elle avec, au mât, des fleurs.

Octobre maintenant avait semé ses rouilles,
Ses cuivres et ses ors et jeté ses dépouilles



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