Page:Maspero - L’Égyptologie, 1915.djvu/33

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haute antiquité égyptienne. Il se voua ensuite à l’étude du Sinaï, et après avoir pris la presqu’île même pour sujet de sa thèse, qui ne parut qu’en 1908, il édita préalablement le Recueil des inscriptions égyptiennes du Sinaï (1904). Il avait réservé son autre thèse à la recherche et à la discussion approfondie des monuments se rapportant aux rois de la IIe et de la IIIe dynastie (1908), quand, après s’être attaché pendant une année (1905) aux fouilles de Flinders Petrie, il s’associa au jeune A. J. REINACH pour faire des fouilles au bord du Nil. Ils découvrirent ensemble à Coptos les premiers monuments connus de la VIIIe dynastie, et, tandis qu’A.-J. Reinach faisait le récit de leur campagne dans son Rapport sur les fouilles de Coptos (1909-1910), Weill publiait les Décrets royaux de l’ancien Empire égyptien, étude sur les décrets royaux trouvés à Coptos et sur les documents similaires d’autres provenances (1911), ouvrage qui, malgré ses fautes réelles et les critiques de Gardner en Angleterre, de Moret en France, de Kurt Sethe en Allemagne, demeure des plus suggestifs. C’est surtout dans les Annales du Service des Antiquités que Lefebvre a consigné ses notes tantôt grecques, tantôt hiéroglyphiques, sur les monuments par lui recueillis au cours de ses inspections. Montet a multiplié les petits mémoires au Recueil, dans le Sphinx et dans le Bulletin de l’Institut. Jean Maspero s’est livré à de curieuses investigations sur les sources coptes et arabes de l’histoire d’Égypte et a présenté une thèse pour le diplôme d’élève de l’École des hautes études sur l’Armée byzantine d’Égypte (1911) [1].

C’est également à l’Égypte des derniers siècles que Jouguet, Lesquier et Gayet ont consacré, au moins en partie, leurs travaux. Jouguet en écrivant sa thèse sur la Vie municipale en Égypte (1910) ; Lesquier par ses

  1. A l’heure où ces lignes sont écrites, MM. MONTET et LEFEBVRE sont aux armées ; MM. SOTTAS et WEILL ont été blessés au feu, le premier très grièvement ; M. A. J. REINACH a disparu depuis le mois d’août 1914 ; M. Jean MASPERO est tombé à Vauquois, le 17 février 1915, et le dessinateur de l’Institut d’archéologie, M. DAUMAS, a été tué à l’ennemi dès les premières rencontres de 1914 en Lorraine. L’Égyptologie, sous toutes ses formes, a payé largement son tribut à la patrie.