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à vau-le-nordet

Le lecteur est, sauf respect, un grand enfant qui, à tout prendre, aime mieux l’agréable que l’utile et ne songe guère à chicaner l’auteur sur des pointilleuses subtilités d’éthique littéraire. Je le répète, il aime mieux rire et badiner que ratiociner en pâlissant sur des textes abstraits. Les cinq centièmes éditions des ouvrages dits légers mais qui n’en pèsent pas moins le poids le prouvent surabondamment.

En somme, la badauderie fut de tout temps très portée et il suffira qu’on lance la mode de la coquille ou de la contre-petterie pour que ça devienne le cri du jour, reléguant aux oubliettes le badminton ou la golfifiette. Ça ne serait ni moins amusant ni plus stupide que les charades ou les mots croisés.

Le bourdon (bourde) résulte de l’omission de mots, de phrases ou d’un passage entier. Ainsi, vous avez écrit : Il s’approcha de lui et, lui saisissant la main, la lui secoua avec vigueur. Le typo omet la petite incidente et vous lisez : Il s’approcha de lui et la lui secoua avec vigueur.

Le mastic est l’erreur typographique qui consiste à mettre ailleurs qu’à sa place un paquet de composition. C’est ce qui arrive lorsque, par exemple, on fait suivre — il y a toujours inadvertance — deux aliénas dont l’un appartient au carnet mondain et l’autre, à une notice obituaire, v. g. :

« La bénédiction nuptiale a été donnée par l’abbé Durand, cousin du marié.