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La cause Brisefer
vs
La compagnie de navigation
Cherbourg — Amérique


On me dit — le lecteur doit avoir assez de charité chrétienne pour supposer que je ne lis pas les auteurs pernicieux — on me dit que dans « Les Demi-civilisés » de Jean-Charles Harvey, il est question d’un député Brisefer qui aurait intenté un procès à une compagnie de transport maritime parce que celle-ci lui aurait fait livraison d’une statue de la Vénus de Milo, en mauvais état, c’est-à-dire les deux bras cassés.

Harvey est un romancier et non pas un historiographe ou un chroniqueur, m’objecterait-on, si je m’avisais d’imputer au chauvinisme ou à l’amour-propre du Kébécois la hâte avec laquelle — on dirait chat sur braise — il passe sur cette cause célèbre qui, dans le temps, faillit scinder en deux camps la magistrature de notre province.

Je ne voudrais, pour rien au monde, raviver les rancœurs très promptes à s’alarmer chez nous. Mais il faut savoir vaincre ses répugnances personnelles devant le souci qu’éprouve la présente