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considérations toponymiques

l’Est où les Français avaient pénétré, la seigneurie Noyan et Foucault avoisinant le lac Champlain, cette superbe nappe d’eau qui n’a rien perdu de ses attraits en cessant de s’appeler Pontébonkwé. On trouve le nom de ce petit cours d’eau sur un plan tracé par l’ingénieur royal Franquet, vers 1756. Il s’agit du Ruisseau-aux-Morpions qui va se jeter dans la baie Missisquoi ou Michiscouy, comme dit le plan. Je crois bon d’ajouter que, bien que j’y sois allé plusieurs fois, je n’ai jamais attrapé que… barbottes et carpillons !

Ces diables de Français, on a beau dire qu’ils négligent les sacrements, il n’en est pas moins vrai qu’ils savent comme on baptise !

À la bibliothèque des Archives, à Ottawa, il y a une brochure intitulée « Relation de ce qui s’est passé à la bataille du Malengueulé ». Il s’agit de ce que nos précis d’histoire appelaient la bataille du Monongahéla où un nommé De Beaujeu se couvrit de gloire, vous vous rappelez ? Le mémorialiste est un homme sérieux et non pas un facétieux comme vous et moi. Il a dû rendre le nom sauvage d’après la consonance qui prête au calembour. Ce qui démontre que la méthode phonétique chère à certains pédagogues n’est pas d’hier. Nilnovisubsolé !

Chacun son goût, mais, pour ma part, j’aime mieux Malengueulé que Monongahéla et j’en appelle à tous les écoliers dont la langue et la