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présentant radical aux élections de 1834 : Ephraim Knight et Marcus Childs, furent l’objet d’une attention toute spéciale. Dans Missisquoi, les compagnies des capitaines Sornberger, Kemp, Baker et Hitchcock comprenaient un effectif de 437 hommes qui faisaient la patrouille à Stanbridge, Saint-Armand, Bedford, et autres points exposés. La surveillance n’était pas moins sévère dans Stanstead où les capitaines Moore, de Sherbrooke, et Kilborn, de Stanstead Plain, avaient aussi enrôlé plusieurs centaines de volontaires. Une cargaison d’armes et de munitions, débarquée à Trois-Rivières par le steamer « Saint-Georges », avait été dirigée sur Sherbrooke via Port Saint-François, Shipton, Melbourne, etc. et là distribuée aux différents corps de troupes.

Et maintenant, les réfugiés de Swanton pouvaient venir : ils auraient à qui parler.

Le 2 décembre au matin, de l’an 1837, arrivait à Saint-Césaire, aux petites heures, un groupe de fuyards qui avait mis à profit l’obscurité de la nuit pour franchir, en grande charrette, propriété de M. Joseph-Toussaint Drolet, de Saint-Marc, la distance de Saint-Charles à Saint-Césaire, en passant par la Pointe Olivier.

De ce groupe deux sont anglais, ce qu’on peut distinguer à leur accent. Pour ne pas révéler leur identité, appelons-les Mr Roberts et Mr Thomas. Il y a aussi deux Canadiens que la discrétion nous empêche, pour le moment, de désigner autrement que sous les noms de M. Saint-Georges et M. Simon. Les deux autres sont de condition inférieure et nous ne sommes pas tenus aux mêmes ménagements, car ils ne connaissent pas la politique et ne sont pas compromis. Aussi les appellerons-nous de leurs vrais noms : ce sont Phydime Malo, un serviteur que l’obligeant député de Verchères a commis au service de ses amis, et un guide métis qui doit piloter les fugitifs dans leurs pérégrinations et qui