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après le rêve, le réveil

Imperceptiblement, le voisinage des États-Unis, lequel suscitait des appréhensions chez les tories et des espérances chez les radicaux, avait exercé, dans ce milieu propice, beaucoup de cette influence que redoutait Lord Selkirk qui, dès 1804, dénonçait la politique aveugle de la bureaucratie massant dans les Cantons de l’Est, en vue de faire échec aux Canadiens, de nombreux renforts de colons de même langue et de même foi que ceux qui habitaient outre-frontière. Des relations sociales et économiques suivies existaient avec nos cousins. Le « New York Daily Express », le « Albany Argus », le « North American, » le « Vermont Sentinel », etc. comptaient un grand nombre d’abonnés chez nous ; les communications étaient beaucoup plus faciles avec les centres limitrophes qu’avec Montréal ou Québec ; on faisait volontiers ses études dans les « States », — le Brownington Seminary étant très porté chez les gens bien.

Qu’elle était désirable, la république américaine, vue de chez nous, en 1837 !

Peu à peu, le loyalisme des ultras s’était exalté. Des discours on passait aux actes en levant, ici et là, des compagnies de volontaires pour faire face aux éventualités et repousser l’évasion qu’on appréhendait du Vermont où étaient passés les fugitifs de L’Acadie sous Gagnon l’Habitant et l’irréconciliable Docteur Côté.

Sir John Colborne, commandant en chef des troupes de l’Amérique nord-britannique, avait chargé le Colonel Heriot qui se reposait de la campagne de 1812 dans son manoir de Comfort Hall, à Drummondville, d’organiser la défense des Cantons de l’Est. Celui-ci, après s’être concerté avec Paul Holland Knowlton, de Brome, son collègue du Conseil Légalislatif, avait chargé du recrutement les capitaines Moore, de Sherbrooke, Brady, de Durham, Mathieson, de Melbourne, Cox, de Kinsey, Wetherbee, de Granby, Whitcomb, de Waterloo, etc. Missisquoi et Stanstead surtout, comtés limitrophes qui avaient chacun élu un re-