blic — se dissimule « illico » derrière des nuages qui ont eu le bon esprit de s’amonceler pour la circonstance.
Ainsi, c’est entendu, le lecteur ne s’attend à rien de bien rigolo quand le narrateur débute en affirmant que c’est novembre et qu’il pleut. Somme toute, si l’on veut chicaner, je conviendrai que novembre, avec son ciel gris et ses journées brumeuses, évoque des pensers plutôt tristes et mélancoliques. Novembre, c’est plus que l’article-Paris en marivaudage, c’est bien l’ennui qui suinte avec la pluie, c’est la clarté du jour qui baisse comme une lampe qui s’éteint et fuligine, c’est l’arbre désolé que la bise dénude. Novembre, c’est une lettre de cachet qu’on nous signifie d’avoir à se claquemurer jusqu’à l’avril, c’est l’adieu des oiseaux qui nous quittent, c’est la nature qui entre au cloître pour y prendre le voile neigeux. Novembre, c’est aussi la pierre du cimetière, blanche comme un bristol, où se lit l’invitation fatale à laquelle il faudra, quelque jour, se rendre…
Et c’est précisément parce que novembre n’est pas un mois très gai et que, ce soir, il pleut des hallebardes, que je me demande par quel caprice du hasard ou plutôt par quel agencement mystérieux, par quel processus psychique qui confond et déroute mes tentatives d’auto-analyse, mon esprit en travail de ressouvenir s’est porté sur une aventure assez plaisante de mon enfance.
Voilà une question que je vous laisse à trancher. Peut-être, après tout, n’y a-t-il là aucun phénomène inexplicable et s’agit-il, en fin de compte, de l’évolution normale de l’esprit qui, au besoin appelant à la rescousse l’imagination et la mémoire, fait succéder le contraste à l’image, l’idée négative à l’idée positive, l’antithèse à la thèse. Pendant les canicules de juillet, votre esprit n’évoque-t-il pas, spontanément et sans progression marquée, les blizzards de janvier !
Quoi qu’il en soit et bien que nous soyons en novembre et qu’il pleuve à boire debout, nous parlerons, si vous voulez bien, de