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massé… doine
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Encore une fois, c’est un cas qui ne relève pas de notre obédience et en tant que nous sommes concernés, vous êtes bien libres de penser que l’autorité se devait à elle-même de sévir, de crainte qu’en se faisant brebis, le loup ne la mangeât, ou bien que le pasteur aurait pu se montrer bon prince et rester dans son rôle en envoyant paître cette ouaille rétive !

Nous avons lieu de croire que M. le curé en référa à son ordinaire. Toujours est-il que, par ministère d’avocat, Guyon fut « mis en demeure d’avoir à rapporter, rendre et remettre à qui de droit lesdits cierges, si mieux n’aime payer la valeur d’iceux, à savoir : 1,20 $, et à défaut de ce faire d’hui à huit jours, des procédures légales vous seront intentées, »

Breton ou Normand, c’est tout comme, Guyon s’entêta à garder les cierges, soutenant qu’ils lui appartenaient pour les avoir bel et bien payés de son argent. Le délai expiré, il reçut du papier timbré. Les marguilliers furent-ils consultés ou se désintéressèrent-ils ? Nous ne savons, mais il reste que ce fut le curé personnellement qui intenta l’action, le 3 d’avril 1866.

Bah ! la belle affaire ! Vraiment, est-ce là votre cause célèbre ? — Tout doux, pas plus que les hommes on ne mesure les causes à la brasse. Mettons qu’il s’agit d’une petite cause à grand effet. Nous voulons bien croire qu’il est assez juste généralement de conclure : peu de chose peu de plaid, encore que… mais venons au fait.

L’affaire s’instruisit devant la Cour de Circuit du comté de Shefford, à Waterloo, le mercredi, 6 décembre 1866. Le tribunal était présidé par l’Honorable Frederick Godschall Johnson qui, appelé à la magistrature l’année précédente, venait d’être commis à l’administration de la justice dans le district de Bedford, aux lieu et place du juge McCord. Car depuis quelque temps et malgré qu’en eussent les députés cantonnais à résidence urbaine, la décentralisation était à l’ordre du jour. L’Acte municipal de 1845, modifié depuis dans un sens de plus en plus