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une cause célèbre

should remain and be considered the property of the curate or priest ; and »

« Considering that the Defendant did take away from the church, at Milton, candles to the value of 1,20 $, the property of the said Plaintiff ; »

« Défendant is hereby condemned to pay to the Plaintiff the sum of $1.20 currency and costs of suit ».

De bon juge courte sentence, affirme un vieux brocart qu’on aurait toutefois tort de toujours prendre à la lettre. Tel juge s’imagine rendre des jugements élaborés parce qu’il a le raisonnement laborieux et le style diffus. Tel autre sera bref imitant de Conrart le silence prudent.

S’il nous est permis d’opiner sur l’espèce qui nous occupe, nous exprimerons l’avis que cette décision n’ajoute pas grand’chose à la réputation de juriste du distingué magistrat.

Au surplus — et c’est en somme ce qu’il convient de retenir dans cette affaire — force resta à l’autorité et la discipline paroissiale triompha. Il est certain que le défendeur recherchait plutôt la satisfaction de son amour-propre froissée que le redressement d’un tort en refusant d’obtempérer à la demande de son curé. Aussi, la décision fut approuvée de la paroisse.

Ajoutons — et ce sera l’épilogue de notre récit — que Guyon, peu après cette aventure, repartit pour le pays de l’or d’où, cette fois, il ne revint pas. La rumeur veut qu’il ait été victime de la vengeance des Yaquis auprès desquels il remplissait quelque charge officielle de la part du gouvernement américain. Attiré dans un guet-apens par un parti qui avait juré sa perte, il aurait été entraîné dans la solitude des sierras, loin de tout poste de secours, et écorché vif.

« Let that be a warning to you, m’écrivait plaisamment le littérateur et historien J. P. Noyés, de qui je tiens de nombreuses notes sur cette affaire, « to never try to beat God of candle stubs or anything else under a dollar and a half ! »

Sweetsburg, juillet 1925.