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Ô maître de la vie et de la mort, tu mettais notre bouche pleine de vitupère et d’affronts quand nos ennemis au cœur de lièvre essayaient de nous arracher une plainte ;

Et nous chantions, animés de ton esprit, l’hymne de la mort et nous leur crachions à la face quand ils nous désexuaient, opprobre des fils maudits des chiens iroquois pour nous torturer dans notre fierté ;

Longtemps, longtemps avant que les pères de nos pères vécussent !

Les hommes d’Achiendasé sont venus de l’autre côté du grand lac salé et nous ont instruits de t’appeler Gésu, ô maître sur toutes les tribus ;

Et depuis ce temps, la hache de guerre est longtemps enfouie dans la terre et les wigwams ne sont plus parés de chevelures ;

Les habits noirs nous ont enseigné que tu fus toi-même torturé au poteau, mais que tu pardonnas et que tu défends la torture ; les blancs sont tes enfants les plus vieux et leur parole doit être vraie ;

Les enfants de nos enfants seront-ils contents des pères de leurs pères ?

Les Bastoni, qui vivent dans les bois sur les bords de l’eau salée, ont fait boire à nos pères l’eau de feu qui