semblait qu’un ciel clément voulût en dissiper les nuages !
Selon les dernières volontés de ma mère, son embaumement eut lieu le lendemain. Ma sœur et moi y assistions atterrés, lorsque nous fûmes surpris par la vue de ce bon Hartmann. Je l’écartai vivement du pénible spectacle. Il s’éloigna rapidement, me jetant cependant ces mots : « Vous êtes porté pour la croix ! »
Pauvre mère, elle eût été si fière !…
« Si je n’avais égaré votre carte (et par suite votre adresse) que j’ai du reste cherchée pendant un bon quart d’heure dans le « Testaccio » de mes papiers, je vous aurais dit, dès avant-hier, la joie vive et l’émotion profonde que m’ont causées l’audition et le succès de votre Ève. Le triomphe d’un élu doit être une fête pour l’Église. Vous êtes un élu, mon cher ami : le ciel vous a marqué du signe de ses enfants : je le sens à tout ce que votre belle œuvre a remué dans mon cœur ! Préparez-vous au rôle de martyr ; c’est celui de tout ce qui vient d’en haut et gêne ce qui vient d’en bas. Souvenez-vous que quand Dieu a dit : « Celui-ci est un vase d’élection », Il a ajouté : « et je lui montrerai combien il lui faudra souffrir pour mon nom ».