lait le chant avec un renommé professeur italien.
Arrigo Boïto, le célèbre auteur de Mefistofele, qui était aussi en villégiature à la villa d’Este, avait été frappé comme moi du timbre si personnel de cette voix… Cette exquise voix, déjà prodigieusement souple, était celle de la future artiste qui devait se rendre inoubliable dans sa création de Lakmé, de mon glorieux et si regretté Léo Delibes. J’ai nommé Marie Van Zandt.
Un soir que je rentrais à l’hôtel de la Bella Venezia, piazza San Fedele, à Milan (où j’aurais encore aujourd’hui plaisir à descendre), Giulio Ricordi, mon voisin — car ses grands établissements d’édition étaient, à cette époque, installés dans un superbe et vieil hôtel de la via degli Omenoni, à côté de l’église San Fedele — Giulio Ricordi vint m’y voir et me présenter une personne de haute distinction, poète très inspiré, qui me lut un scénario en quatre actes du plus puissant intérêt, sur l’histoire d’Hérodiade ; ce lettré remarquable était Zanardini, descendant d’une des plus grandes familles vénitiennes.
On devine tout ce que pouvait avoir de suggestif et d’attachant, sous une plume aussi riche en couleurs que celle qui me l’avait peinte, l’histoire du tétrarque de Galilée, de Salomé, de Jean et d’Hérodiade.
Le 15 août, pendant notre séjour en Italie, le Roi de Lahore fut représenté au théâtre de Vicence, puis, le 3 octobre, on en donna la première représentation au Théâtre communal de Bologne. C’est le motif pour lequel nous avions prolongé notre séjour en Italie.
En voyage, il faut s’intéresser à tout. C’est ainsi qu’un détail pittoresque que je vais dire prit le dessus