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CHAPITRE XIII

LE CONSERVATOIRE ET L’INSTITUT



J’avais reçu l’avis officiel de ma nomination comme professeur au Conservatoire. Je partis pour Paris. Pouvais-je me douter que c’était sans espoir d’y revenir que je disais adieu à ma chère demeure de Fontainebleau ?

La vie qui s’annonçait pour moi allait prendre mes étés de travail au sein d’une douce et paisible solitude, ces étés que je passais si heureux, loin des bruits et du tumulte de la ville.

Si les livres ont leur destinée (habent sua fata libelli), comme dit le poète, chacun de nous ne poursuit-il pas la sienne, également fatale, inéluctable ? On ne remonte pas le courant. Il est doux de le suivre, surtout s’il doit vous mener aux rivages espérés !

Je donnais, deux fois par semaine, mes cours au Conservatoire, le mardi et le vendredi, à une heure et demie.