ment, le grand-prix de Rome fut décerné à un élève de ma classe ! Comme il me tardait alors d’aller au Conservatoire, chez mon maître, lui en rapporter tout l’honneur !
Je revois encore aussi le soir, dans son paisible salon, dont les fenêtres donnaient sur la cour déserte, à ce moment-là, du Conservatoire, le bon administrateur général, Émile Réty, m’écoutant lui raconter mon bonheur d’avoir assisté aux succès de mes enfants.
Je fus, il y a quelques années, l’objet d’une touchante manifestation de leur part.
Au mois de décembre 1900, je vis un jour arriver
chez mon éditeur, où l’on savait me rencontrer,
Lucien Hillemacher, disparu depuis, hélas !
qu’accompagnait un groupe d’anciens grands-prix. Il venait
me remettre plus de cent cinquante signatures tracées
sur des feuilles de parchemin par mes anciens élèves.
Ces feuilles étaient réunies sous forme de plaquette
in-8°, reliée avec luxe en maroquin du Levant
constellé d’étoiles. Les pages de garde portaient, dans de
brillantes enluminures, avec mon nom, ces deux
dates : 1878-1900. Les signatures étaient précédées
des lignes suivantes :
- « Cher Maître,
« Heureux de votre nomination de grand-officier de la Légion d’honneur, vos élèves se réunissent pour vous offrir ce témoignage de leur profonde et très affectueuse reconnaissance. »
Les noms des grands-prix de l’Institut qui me prouvaient ainsi leur gratitude étaient ceux de : Hillema-