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Page:Massenet - Mes souvenirs, 1912.djvu/180

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MES SOUVENIRS

« Amico mio,


Deux yeux pour te voir.
Deux oreilles pour t’entendre,
Deux lèvres pour t’embrasser.
Deux bras pour t’enlacer,
Deux mains pour t’applaudir,
et Deux mots pour te faire tous mes compliments

et te dire que ton Werther est joliment tapé, — savez-vous ? Je suis fier de toi et de ton côté ne rougis pas d’ un pauvre architecte tout content de toi.

« Carlo. »


En 1903, après neuf années d’ostracisme, M. Albert Carré réveilla de nouveau l’ouvrage oublié. Avec son incomparable talent, son goût merveilleux et son art de lettré exquis, il sut présenter cette œuvre au public et ce fut, pour celui-ci, une véritable révélation.

Beaucoup d’acclamées artistes ont chanté le rôle depuis cette époque : Mlle Marié de l’Isle, qui fut la première Charlotte de la reprise et qui créa l’ouvrage avec son talent si beau et si personnel ; puis Mlle Lamare, Cesbron, Wyns, Raveau, Mme de Nuovina, Vix, Hatto, Brohly et… d’autres, dont j’écrirai plus tard les noms.

À la reprise, due à M. Albert Carré, Werther eut la grande fortune d’avoir Léon Beyle comme protagoniste du rôle ; plus tard, Edmond Clément et Salignac furent aussi les superbes et vibrants interprètes de cet ouvrage.