Un superbe parc dépendait de l’hôtel et offrait à ses habitants l’ombre de ses grands arbres, tout en les menant vers une de ses extrémités, à un petit port où il leur était loisible de s’embarquer pour des excursions sur le lac.
En août 1887, j’avais voulu rendre visiteà mon maître
Ambroise Thomas. Il avait acheté un ensemble d’îles
dans l’Océan, près les Côtes-du-Nord, et j’avais été
l’y trouver. Ma visite lui fut agréable, sans doute, car
je reçus de lui, l’été d’après, en Suisse, les pages suivantes :
« Merci de votre bonne lettre, mon cher ami. Elle m’a été renvoyée ici, dans cette île sauvage, où vous êtes venu l’année dernière. Vous me rappelez cette aimable visite, dont nous parlons souvent, mais qui nous a laissé le regret de ne vous avoir gardé que deux jours !
« C’était trop peu !…
« Pourrez-vous revenir ici, ou plutôt, pourrai-je vous y revoir ?
« Vous travaillez avec plaisir, dites-vous, et vous paraissez content… Je vous en félicite, et, je le dis sans jalousie, je voudrais pouvoir en dire autant.
« À votre âge, on est plein de confiance et d’ardeur, mais au mien !…
« Je reprends, non sans peine, un travail depuis longtemps interrompu, et, ce qui vaut mieux, je me sens déjà reposé, dans ma solitude, des agitations et des fatigues de la vie de Paris.
« Je vous envoie les affectueux souvenirs de