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Page:Massenet - Mes souvenirs, 1912.djvu/195

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MES SOUVENIRS
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maîtres, ces édités, tous les favorisés de cette grande maison !

Mon entrée au Ménestrel devait inaugurer pour moi une ère de gloire, et chaque fois que j’y vais, j’ai le même profond bonheur. Toutes les satisfactions que j’éprouve, comme les chagrins que je ressens, ont au cœur de mes éditeurs l’écho le plus fidèle.

. . . . . . . . . . . . . . . . . .

Quelques années après, Léon Carvalho redevint directeur de l’Opéra-Comique. Le privilège de M. Paravey se trouvait expiré.

Je me rappelle cette carte de Carvalho, au lendemain de son départ, en 1887, sur laquelle il avait raturé son titre de « directeur ». Elle exprimait bien sa résignation attristée :

« Mon cher maître,

« J’efface le titre, mais je garde le souvenir de mes grandes joies artistiques. Manon y tient une première place…

« Ah ! le beau diamant !

« Léon Carvalho. »


Sa première pensée fut de reprendre Manon, qui avait disparu de l’affiche depuis l’incendie de si lugubre mémoire. Cette reprise eut lieu au mois d’octobre 1892.

Sibyl Sanderson, ainsi que je l’ai dit, était engagée depuis un an au théâtre de la Monnaie, à Bruxelles. Elle y jouait Esclarmonde et Manon. Carvalho l’enleva de la Monnaie pour venir reprendre Manon, à