auprès de son mari qu’on mena à l’échafaud, où, elle-même, bientôt, ne tardait pas à le suivre.
Ni ombre, ni fantôme ! La forme blanche était bien
vivante !… C’était Lucy Arbell qui, envahie par une
crise poignante de sensibilité, s’était écartée pour cacher ses larmes.
À peu de jours de là, je déjeunais à l’Ambassade d’Italie. Au dessert, la si aimable comtesse Tornielli nous raconta avec la grâce charmante, la fine et séduisante éloquence qui lui sont familières, l’histoire du palais de l’Ambassade, rue de Grenelle.
En 1793, ce palais appartenait à la famille des Galliffet. Des membres de cette illustre maison, les uns avaient été guillottinés, les autres avaient émigré à l’étranger. On voulait vendre l’immeuble comme bien de la nation ; il se trouva, pour s’y opposer, un vieux serviteur au caractère ferme et décidé. « Je suis le peuple, dit-il, et vous n’enlèverez pas au peuple ce qui lui appartient. Je suis chez moi, ici !… »
Lorsque, en 1798, l’un des émigrés survivants des Galliffet revint à Paris, sa première pensée fut d’aller voir la demeure familiale. Sa surprise fut grande d’y être reçu par le fidèle serviteur, dont l’âpre et énergique parole en avait empêché la spoliation. « Monseigneur, dit celui-ci en tombant aux pieds de son maître, j’ai su conserver votre bien. Je vous le rends ! »
Le poème de Thérèse s’annonçait ! Cette révélation le faisait pressentir.
Je peux dire que c’est à Bruxelles, en novembre de