duquel on se rendit au spectacle de gala dont j’ai parlé.
Mon confrère de l’Institut, Henri Roujon, voulut bien, au banquet du lendemain matin, lire le discours que j’aurais dû prononcer moi-même, si je n’avais été obligé de garder le lit.
Être lu par Henri Roujon, c’est un honneur et un succès !
Saint-Saëns, invité aussi à ces fêtes et habitant le palais, ne cessa de me prodiguer les marques de la plus affectueuse sollicitude. Le prince lui-même daigna me visiter dans ma chambre de malade, et chacun me redisait, avec le succès de la représentation, celui de notre Thérèse, Lucy Arbell.
Mon médecin, aussi, qui m’avait quitté, le soir, plus calme, ouvrit ma porte vers les minuit. Ce fut, sans doute, pour prendre de mes nouvelles, mais également pour me parler de la belle représentation. Il savait que ce serait un baume d’une efficacité certaine pour moi.
Un détail qui me causa une grande satisfaction fut celui-ci :
On avait représenté le Vieil Aigle, de Raoul Gunsbourg, où Mme Marguerite Carré, femme du directeur de l’Opéra-Comique, se vit acclamée. Thérèse était en même temps sur l’affiche. Albert Carré, qui avait assisté à la représentation, ayant rencontré un de ses amis parisiens aux fauteuils d’orchestre, lui annonça qu’il jouerait Thérèse, à l’Opéra-Comique, avec la bien dramatique créatrice.
Effectivement, quatre ans après la première à Monte-Carlo, et après tant d’autres théâtres qui