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MES SOUVENIRS
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Et c’était une jolie voix de femme qui disait cela.

Chez mon éditeur, on pleurait, car on m’y aimait tant !

Chez moi, rue du Vaugirard, ma femme, ma fille, mes petits et arrière-petits-enfants étaient réunis, et, dans des sanglots, trouvaient presque une consolation.

La famille devait arriver à Égreville le soir même, veille de l’enterrement.

Et mon âme (l’âme survit au corps) écoutait tous ces bruits de la ville quittée. À mesure que la voiture m’en éloignait, les paroles, les bruits s’affaiblissaient, et je savais, ayant fait construire depuis longtemps mon caveau, que la lourde pierre, une fois scellée, serait, quelques heures plus tard, la porte de l’oubli !