Aller au contenu

Page:Massenet - Mes souvenirs, 1912.djvu/320

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

FUNÉRAILLES D’AMBROISE THOMAS


22 février 1896.



Discours de Massenet, membre de l’Institut, au nom de la Société des auteurs et compositeurs dramatiques.


Messieurs,

On rapporte qu’un roi de France, mis en présence du corps étendu à terre d’un puissant seigneur de sa cour, ne put s’empêcher de s’écrier : « Comme il est grand ! »

Comme il nous paraît grand aussi celui qui repose ici devant nous, étant de ceux dont on ne mesure bien la taille qu’après leur mort ! À le voir passer si simple et si calme dans la vie, enfermé dans son rêve d’art, qui de nous, habitués à le sentir toujours à nos côtés pétri de bonté et d’indulgence, s’était aperçu qu’il fallait tant lever la tête pour le bien regarder en face ?

… Et c’est à moi que des amis, des confrères de