Page:Massicotte - Faits curieux de l'histoire de Montréal, 1922.djvu/137

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.

de l’Ouest, c’est-à-dire, avec les indigènes du haut du Saint-Laurent et de l’Outaouais. Champlain se rend d’abord jusqu’au lac des Deux-Montagnes, mais n’étant pas satisfait de la localité, il revient sur ses pas et se décide pour l’endroit mentionné ci-dessus. Remarquez dans quels termes laudatifs le vaillant découvreur parle du site de la future métropole canadienne :


« Aussitôt, je fus dans un méchant canot avec le sauvage que j’avais mené en France, et un de nos gens. Après avoir visité d’un côté et d’autre, tant dans les bois que le long du rivage, pour trouver un lieu propre pour la situation d’une habitation et y préparer une place pour bâtir, je fis quelques huit lieues par terre, côtoyant le grand Sault par des bois qui sont assez clairs et fus jusques à un lac[1] où notre sauvage me mena ; où je considérai fort particulièrement le pays ; mais en tout ce que je vis, je ne trouvai pas de lieu plus propre qu’un petit endroit, qui est jusques où les barques et chaloupes peuvent monter aisément ; néanmoins avec un grand vent, ou à la cirque, à cause du grand courant d’eau : car plus haut que ledit lieu (qu’avons nommé la place Royale) à une lieue du mont Royal, y a une quantité de petits rochers et basses qui sont fort dangereuses. Et proches de ladite place Royale, y a une petite

  1. Le lac des Deux-Montagnes.