Page:Massicotte - Faits curieux de l'histoire de Montréal, 1922.djvu/73

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commencement d’une longue série de malheurs.

Dans l’année où les colonies d’Amérique firent leur premier pas vers la scission d’avec la mère patrie, c’est-à-dire, en 1773, Mesplet imprime, dans la métropole anglaise, un ouvrage du colonel de Champigny, sur la Louisiane, et il fait la connaissance de Benjamin Franklin. Celui-ci, prévoyant peut-être qu’il pourrait l’utiliser avant peu pour entraîner les Canadiens français dans la révolution, lui conseilla, on le présume, de se rendre à Philadelphie. Mesplet ne fut pas incrédule ; quelques mois plus tard, il était à cet endroit et attendait que le congrès requît ses services. Trouvant que les événements ne marchaient pas assez vite, il fit un voyage à Québec, en 1775, pour essayer de s’y fixer, mais il y avait déjà un imprimeur[1] qui faisait d’excellentes affaires et jouissait de la faveur des gouvernants. Il retourna donc à Philadelphie et, au commencement de 1776, reçut enfin l’ordre de partir pour

  1. Il n’est pas hors de propos de signaler ici que William Brown, nom de cet imprimeur, avait fait son apprentissage chez William Dunlop, beau-frère de Franklin, à Philadelphie, d’où il était venu résider à Québec. Benjamin Sulte avait donc doublement raison de s’écrier, un jour, que la presse de notre province était une création yankee.