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aux supplications des amis de Mesplet consent à suspendre l’ordre de bannissement. Jotard profite de ce succès pour attaquer les juges qui ne lui plaisent pas, et ce fut le prélude d’une catastrophe.

Le 4 juin 1778, une escouade de soldats arrête l’imprimeur et le rédacteur et les déposent dans un navire à destination de Québec. Là, ils sont incarcérés et attendent le bon plaisir du gouverneur. Pendant trois ans et trois mois, ils languissent dans les cachots, accumulent les suppliques et les promesses, puis, un jour, on les laisse s’évader, imaginant que c’est le meilleur moyen de se débarrasser de gens qui ont été détenus sans procès, contrairement à la loi.

Après sa sortie de prison, Mesplet réforme sa conduite envers les pouvoirs. Il cesse ses relations avec Jotard [1] ou du moins ne publie plus ses élucubrations, sans doute pour plaire à ses créanciers, à ses amis, et, surtout, à son excellente

  1. Jotard se range lui aussi pour épouser en 1783 une veuve à l’aise, M.-Thérèse Bouat, fille du juge Bouat, mariée en 1733 à Louis-Jean Poulain de Courval et en 1744 à J.-B. de Gannes. Il décède en 1787, et à sa sépulture on remarque la présence de M. Antoine Foucher, notaire et avocat, de M. Louis de Montigny, avocat.