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Six à sept cents personnes assistaient à l’assemblée des Fils de la liberté. Non loin, au marché à foin, aujourd’hui le square Victoria, le Doric Club tenait une réunion.

Les deux clans furent vite aux prises. Plusieurs personnes furent blessées, quelques-unes grièvement, mais on n’enregistra aucune perte de vie.

De la rue Saint-Jacques, le Doric Club se rendit aux quartiers généraux des Fils de la liberté, qui se trouvaient dans la maison d’un nommé Dupuis, au coin des rues Sanguinet et Dorchester. Cette habitation construite en bois n’avait qu’un rez-de-chaussée et un étage. Le bas était occupé par l’épicier Gauthier et le haut par l’état-major des patriotes. Les Constitutionnels défoncèrent les portes, s’emparèrent de quelques fusils, de quelques sabres et surtout du « drapeau révolutionnaire » des jeunes Canadiens français. Ce drapeau se blasonnait ainsi : tiercé en fasces ; au 1 de sinople ; au 2 d’argent chargé de l’inscription : En avant. Association des Fils de la liberté ; au 3 de gueules. Autrement dit, c’était le tricolore horizontal, vert, blanc et rouge, adopté par la Société Saint-Jean-Baptiste de Montréal en 1834, additionné d’une inscription.