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NAPOLÉON À SAINTE HÉLÈNE

service quotidien qu’il se distingua. « Lowe, lui disait Moore, quand vous êtes aux avant-postes, je suis sûr d’une bonne nuit. » Lors de l’évacuation de l’Égypte, Lowe vint à Malte, et, à la paix d’Amiens, les Corsican Rangers furent licenciés. Quelque temps en demi-solde, à la suite du 7e fusiliers, Lowe fut nommé l’un des assistants du quartier-maître général, au moment où l’incertitude de la paix faisait naître des craintes d’invasion en Angleterre ; puis, il fut employé à diverses missions secrètes, notamment en Portugal. Il parlait, en effet, le portugais, comme l’espagnol et l’italien ; mais sa science ne lui servit de rien au cas présent ; le Prince régent de Portugal, ayant conclu — de mauvais gré sans doute — un traité d’alliance avec la France, abandonna les projets de mise en défense du royaume par les Anglais et Lowe fut envoyé dans la Méditerranée « pour lever un corps étranger qui devait être composé d’hommes du même pays que celui qu’il avait ci-devant commandé ». « Il n’est point inutile de faire remarquer, écrit un de ses biographes, un de ses camarades officiers, que cette mission présentait beaucoup de difficultés, ce pays étant sous la domination de la France, et la Sardaigne étant neutre. » (Cette discrétion quant à nommer la Corse prouve que tout le monde ne partageait pas l’opinion de Lord Bathurst.)

Lowe fit un premier voyage en Sardaigne, en vue d’obtenir la permission d’y réunir les recrues