Page:Masson – Napoléon à Sainte-Hélène.pdf/241

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.
223
SIR HUDSON LOWE

napolitains stationnés à Naples et de la portion principale du régiment Royal-Corse, ci-devant Légion corse, au service de Naples. « Parmi nos officiers et hommes et les leurs, écrit Lowe dans son rapport en date du 18 octobre, il y avait des frères, des cousins, des parents, et les uns furent, pendant douze jours, constamment en face des autres. Des proclamations, signées de M. Saliceti, étaient adressées à mes officiers et mes hommes, les pressant, par toutes sortes de promesses et de menaces, de quitter le service de Sa Majesté et de se joindre aux Français ; mais la tentative resta sans effet ; durant tout le cours des hostilités, le feu le plus vif fut constamment entretenu entre eux, et l’on ne vit pas se produire le moindre cas de perfidie. »

Il parait certain, en effet, que durant l’action, les Royal Corsican Rangers demeurèrent fidèles à leurs drapeaux ; l’on veut croire qu’après la capitulation, le nombre de ceux qui passèrent aux Napolitains fut infime ; mais, si Lowe avait sa police à Naples, Saliceti avait sa police à Capri, — peut-être les agents étaient-ils les mêmes. Saliceti avait préparé l’expédition, et un Corse, son agent préféré, Cipriani Franceschi, s’y était employé du mieux qu’il avait pu : lorsque ce même homme accompagna l’Empereur à Sainte-Hélène, sachant que Lowe, qui ne l’avait jamais vu, le connaissait sous le nom de Franceschi, il ne donna que son prénom de Cipriani.